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jorge poete
La balle ne sifflera même pas

(Parenthèse)



La guerre approche

    Il fait noir,
        Et avant il a fait blanc.
  Mais il fait noir.
    Stop !
Le jour s’est levé.

    Je jaillis du talus
 Je cours bondis trébuche
         Les bombes sifflent autour de moi
     De nous
      Je crache mes ordres
  En alerte
L’ennemi peut surgir
      Là-bas sur le front vert

    D’un coup tout est calme
  La tension retombe.
      Tous ces événements
N'étaient que des mots,
   L’entraînement est fini ;
    Je continue de me sentir mal.

Devenir un bon soldat ?
     Connerie !
    La seule chose qui me fasse tenir,
  Respirer encore et encore
C’est qu’un jour peut-être
    J’aurai à te défendre.
  Donner ma vie
    Et être efficace,
 Réussir La seule mission :
Tu dois vivre,
    Seule priorité.

        Il neigera peut-être demain.

Entendez-vous le bruit des bottes ?

Mais ,  si  toi  aussi  tu  m’  abandonnes .  .  .

  Le vivant rideau de neige avançait
    Sur le val moussu.
   Brouillant la ligne de crête
       Et le thalweg broussailleux
Il avala lentement le véhicule kaki
    Bientôt les cristaux
   Décoreront les accrocs de mon treillis
Bientôt dans mon trou
        Je transpercerai les fils tombant
    Dans l'attente de l’infâme salaud

Les salauds se redressent ! Ecoutez !

        Et je n’aurai pas froid
      Tu seras un foyer dans mes pensées
    Alimentées ad lib
        Par le souvenir d’anciens vers
Mais   ,    si    toi    aussi    tu    m  ‘   abandonnes   .   .   . 

?


FETICHE :

Pour courir, j’ai besoin d’elle
Qu’elle soit avec moi !

Au combat
J’obéis à ses ordres
Je tire si on la menace
Je vis avec elle
Toutes mes réussites
Lui sont dues, dévouées, dédiées
Son souffle est l’esprit sacré
Qui guide mes actions
Et son souvenir
Est la tutelle de mon âme
Je me tiens droit sous le feu
Parce qu’elle pense à moi
Je ne suis peut-être rien pour elle
Je ne suis peut-être
Plus rien du tout.

Ses yeux ne sont plus dans le ciel
Un voile noir recouvre mon talisman
J’ai peur de vivre
Je ne veux pas mourir
Pas encore
Pas avant de t’avoir aimée



?

La guerre sera là

  Et cette fois nous serons vraiment séparés
      Pas de week-end
     Pour respirer se voir s’embrasser
   Sale puant fort mâle imbécile
Je progresse
     Sans appliquer d’imbéciles cours théoriques
    La mort n’arrête pas de me rater
       Bondissant de poitrine en poitrine
   Frappant d’autres ombres

Si    toi    aussi  .  .  .

      Je ne suis qu’une motte de terre
         Se dressant parfois
    Tel un humain
        Mes mains crachent la mort
      Mais pas trop
            Je n’ai toujours pas l’habitude
          Mon cœur n’a pas encore
Eté entièrement rongé
    Tu vis et je pense à toi
        Il continue de battre.



KARDIE :
Flux, reflux
Pression, rappel
Le ciel bleu passe
Sur fond de nuages blancs
Tonnerre et retour de flamme
Qui donne la vie et donne la vie
Clin d’œil, baiser
Volé, donné,
Offert, reçu.
Sentiments et regards.
L’amour s’installe
Dans le va et vient
Bercé, bercé
Au chaud
Insensible au temps
Au ciel bleu qui s’enfuit
Et ton regard qui me recouvre.



      Et nous continuons de nous battre
   Nos pas labourent la terre
         Nos balles labourent l’air
  Se croisent s’effraient
    Nous font plonger ou choir
Combien de temps déciderai-je
        Encore de ma chute ?
      Est-ce l’aura de mes pensées pour toi
            Qui me protège encore ?
   Je n’en sais rien
Reste avec moi

            Je me couche chaque soir
               Dans mon trou
                  Toujours accompagné
        Jamais le même binôme
            Toujours les mêmes pensées

        Automne automne
    Où sont tes violons aux sanglots longs ?
          Annonce de la fin.
  Annonce de ma fin ?
        Temps des héros véritables
Et des morts qui ont gardé la vie
      Qui ont gagné la vie,
    Les vies.
         Annonce de la fin,
       Annonce de ma fin
     Bien trop brutale.

         Je te reverrai dans un mois
           Que le concert attende
    Permission de vivre quelques jours
  Irai-je ?
      J’ai peur d’avoir peur
           Insupportable
        Peur de gâcher nos moments de vie
            Par ma mort trop proche
          Car elle viendra silencieuse et sournoise

   Mais surtout
Si         toi          aussi          tu         m  ’         abandonnes     .     .     .


        J’ai peur de n’être déjà plus vivant
Cela se sent, non ?


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Jorge Cardoso
Poète à heures perdues et retrouvées

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