Gargouille
Bonjour, prétentieux petit diable.
Fatigué d’essayer de métourner le monde ?
Continue donc...
A quoi pourrais-tu servir d’autre ?
Et quelques inquiétants présages
Dénaturent la couleur de la pauvre Terre.
Petit malin, sans plus...
Pourtant, en profondeur, tout est bleu et rose.
A peine si la surface est carbonisée...
Creuse, creuse encore,
Noircis tout,
Tel est ton souhait,
Tel est ton rêve.
Continue, mais rien n’y fera...
Pauvre petit diable !
Incapable de pourrir un tout petit monde.
Pauvre jouet de l’inspiration des poètes
Dans une mignonne partie
De bras de fer.
Entre leur santé mentale
Et l’hubris du malin...
Pendant ce temps, les âmes simples
Vivent, pleurent et rient.
Presque toutes...
D’autres s’angoisssent,
Sentent le souffle
De l’ancien porteur de lumière
Les traîner vers l’obscurité.
Oui, mais le plumitif s’en fout :
Le mal emprisonné dans l’encre
Est pris au piège du papier.
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Jorge Cardoso
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