Permanence
Enfermé entre mes six murs bleus,
Je passe et repasse par la porte.
Mon intimité précaire est bien mal cachée :
Un comptoir ouvert sur le monde
Mais qui arrête mes pas et mon regard
Sur une semaine d’inactivité.
Guère différentes des autres,
Si ce n’est dans la solitude.
Isolé des heures qui tracent,
Je m’essouffle à compter les minutes,
M’arrachant les poumons
A chaque expiration trop longue.
Et, l’esprit qui meurt
Privé de vies,
J’irai me coucher vers 22 heures,
Rêver de pluie.
Monde mouillé, monde vrai
Où les couleurs existent,
Du gris au rire
Sans passer par le kaki.
Je marche en rond
Dans les limites de ma cage bleue,
D’angle en angle
En évitant les diagonales,
Je ne m’habitue pas à marcher trop droit,
Cela me donne le vertige.
C’est l’automne, féérie jolie,
Saison folle où mes idées
Suivent les feuilles les plus frêles.
Et mes yeux frôlent la fraîcheur
Du vent folâtrant
Avec les plaisantes chutes
D’étoffe de nature.
Elles dessinent futilement leur liberté
Sans jamais pouvoir partir plus loin.
Moi, dans moins d’un mois
Je marcherai sur le chemin momentané
De ma vraie vie
Libéré.
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Jorge Cardoso
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à heures perdues et retrouvées
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