Voyage au
bout de la nuit Toute la
nuit j'ai senti la présence de
l'autre.
Tu étais là, dormant peut-être, et moi, j'ai voyagé Le long de son corps en rêve. C'était un marché tu l'avais accepté. Tu ne m'avais pas obligée à choisir. De toute façon, je n'aurais pas pu. Je t'aime. Lui aussi. Et alors ? Tu aimes bien plusieurs aspects de moi. En lui j'aime ceux qui me manquent en toi, En toi, j'aime tout et lui. Cette nuit je reste là-bas. Je t'imagine, tu pleures. Je t'envoie des messages Et des mouchoirs en esprit. Ne sois pas triste. J'aime l'amour. Quand il me prend, je manque d'air, Il me manque quand il s'en va. O mon contraire ! Toi, le généreux ! Toi qui me comprends si bien ! Sois mon modèle encore une fois. K.
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Un + un
Toute la
nuit j'ai senti la
présence de l'autre.
Un gant noir qui m'emprisonnait le coeur, Puis les volutes de son ombre Se répandaient dans ma poitrine, Remontaient enfermer ma gorge Et allaient troubler toutes mes pensées. J'étais allongé dans mon lit, malade à en haïr. Pourquoi t'avoir aimée libre, N'avoir pas tué votre liaison, Maintenant je suis esclave, De ma peur de n'être encore que l'autre. Je ne veux plus. Reste donc avec lui pour toute nuit et ne reviens plus. Je ne te donnerai plus rien de ce à quoi tu aspires. Je vivrai seul ma vie sans colocataire indésirable. T'aimer à être heureux de ton bonheur sans moi ? Peut-être Mais dans l'exil seulement. Tu trouveras cette lettre de retour de ses bras, Mais cette fois tu ne trouveras pas mon esprit pour t'y lover. J'espère que tu te sentiras seule, Autant que moi. 19/11/92 tard, très tard |