Auto da fé
Déchirez-vous cieux maudits !
Qui enveloppaient de bleu
Nos tout premiers baisers !
J'ai jeté au feu de joie
Toutes ces photos heureuses,
Tes lettres dont je me ris...
J'en ai eu les larmes aux yeux.
Mais que m'importe ma peine
Quand je crache ma haine !
Tes mensonges ont repeint ma vie
En transparence ;
Tout y est faux-semblants,
Tout y brille comme un sourire,
Tout résonne sur un vide immense.
J'ai cru,
J'ai tellement cru,
Je portais ma Foi
Sans imaginer la Croix,
Je ne voyais que toi, toi et encore toi...
Où est mon âme ?
Je l'ai cherchée toute la nuit passée,
Fouillant ma mémoire, tes lettres, nos mots...
Les rires, les sourires et le plaisir,
Et jamais le regard, les mains, la voix, la tendresse...
Ouvert sur toi, mon univers attend toujours
... Mais Rien
Alors comme un dément,
Rires et larmes mêlées
J'entretiens le brasier où se tord ta silhouette
Sur fond de papiers et de dentelles brûlés
Avec des "si"
Il resterait une perle, l'incendie apaisé,
Il ne restera que scories,
Il ne restera que toi, et ma tendresse brisée.
J.