Le Hormoi
J’ai encore claqué la porte trop fort.
Le temps, quelle fragile bouteille,
S’est fêlé sur toute sa hauteur.
J’entends encore le sinistre craquement
Je vois encore les �clats mortels
M’écorcher la peur et la culpabilit�
M’infliger calme et humilité
Et le vin s’est répandu,
Sur la triste moquette.
J’y ai mis le feu.
Brutalement, par réflexe, avec jubilation,
Comme un enfant,
Comme l’histoire humaine.
Le temps brûle avec des reflets mauves.
Je vous le jure !
Je n’y crois pas moi-même.
Mais le temps se fissure et brûle
A mesure que je rejette l’amour.
Le cœur glacé et le regard absent,
Je domine la scène de crime,
Le regard absent et l’âme en feu.
J’ai brisé un cœur,
J’ai déchiré le temps,
J’ai fracturé le réel
Mais surtout je vous en prie n’y croyez pas
Car ce n’est pas moi
C’est le Hormoi
Il a mon visage
Mon allure
Mes faiblesses
Et mon manque d’espoir