Les emmurés
Dans le craquement des armoires
Cheminent de frileux ancêtres,
Tristes prisonniers de leurs guêtres,
Ruminent leurs plis de mémoire,
Réveillent les petits enfants
Héritier de leur peur du noir.
Dans les fissures du couloir,
Ils soupirent leurs tristes ans
Et font frissonner les rideaux
Pour égarer nos yeux vivants
Vers leurs histoires de perdants.
Ils sont ces frissons dans nos dos
Quand on n'ose se retourner
Sur le vide sécurisant,
Pour garder le pressentiment
Qu'une vie vient de repasser,
Faire signe encore une fois
Juste pour être réchauffée
A la flamme d'une pensée,
Pour oublier comme c'est froid
De n'être plus qu'un souvenir
Derrière nos murs de plaisirs.
Oct 90